(A9THC : A Molecule that Puts Consciousness to Sleep) Octobre 1987
Résumé : Dans cet article,
l'auteur décrit quelques effets importants
observés
introspectivement avec le A9THC. L'observation introspective est
fondamentale dans la
recherche du fonctionnement du système nerveux central et de
l'élaboration de théories
scientifiques concernant son fonctionnement. Cette recherche a
été bloquée jusqu'ici, selon
l'auteur, par l'idéologie puritaine anglo-saxonne qui a
jeté un embargo intellectuel sur cette
approche inaugurée par Moreau de Tours en 1845.
Summary : In this article the author describes some important
effects of A9THC as
observed introspectively. Introspective observation is fundamental
for researching how the
central nervous system functions and devising scientific
théories about such functioning. In
the author's opinion, this research has so far been hampered by the
puritan Anglo-Saxon
ideology which has laid an intellectual embargo on this approach
initiated by Moreau de
Tours in 1845.
Mots clefs : Cannabinoïdes, clonazépam,
déjà vu, embargo intellectuel, éveil,
habituation,
illusion, motifiel, Delta 9THC.
Introduction
L'analyse introspective des effets du cannabis
sativa et, partant, de sa molécule psychotrope
principale, le A9THC, dans le cadre d'une étude sur le
rêve publiée antérieurement( 1,2 )
montre, comme l'avait déjà précisé si
bien en 1845 le docteur Joseph Moreau de Tours(3)
que cette molécule a pour effet d' "endormir"
progressivement la conscience en fonction de
la dose. Par "endormissement", nous entendons un passageprogressif de l'état de veille à
l'état de sommeil onirique.
Normalement, lorsque nous nous endormons, nous franchissons
rapidement et presque
quantiquement la distance qui sépare l'éveil du
sommeil onirique. L'analyse des effets du A
9THC montre que cette molécule ralentit le passage de l'éveil au sommeil
et place l'individu
dans des états intermédiaires
dont la profondeur dépend de la dose.
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Nous distinguons ici trois étapes de ce passage graduel,
que nous définirons de la façon
suivante:
STADE 1 (correspondant à une intoxication "légère" au A9THC) :
Par intoxication
"légère", nous entendons une dose, variable selon les
individus, de A9THC
induisant les effets suivants :
a) Induction d'une sensation de nouveauté
perceptive : les choses
connues paraissent fraîches et
nouvelles. Nous en déduisons que
l'habituation, qui ôte aux choses
nouvelles leur caractère de nouveauté, est
diminuée sous l'effet du A9THC. Cette
diminution de l'habituation peut être
logiquement interprétée comme une diminution du
contrôle exercé par la mémoire
sur la conscience, un relâchement de la mémoire
concernant la perception de
choses déjà connues antérieurement. C'est ce
relâchement qui induit une telle
sensation de nouveauté.
b) Disparition de la distance subjective avec
l'environnement :
l'expérience la plus simple à realiser pour constater
ce fait est d'observer
la flamme d'une bougîe dans une chambre. Quand l'effet
psychotrope de la
molécule apparaît,le sentiment de la distance
subjective entre soi et la bougie disparaît:subitement la
bougie et les choses sont,tout à coup,beaucoup plus
intériorisées et, en conséquence, on ne
ressent plus la "métrique" du réel usuel.
Les choses et les gens paraissent alors proches:on entre dans un
petit univers sympathique et "convivial". Cela rappelle un des
effets de la MDMA (3,4 méthylène
dioxyméthamphétamine).
- STADE 2 (correspondant à une intoxication "moyenne" au A9THC) :
Par intoxication "moyenne", nous entendons une dose,variable
selon les individus,de A 9THC
qui induit l'effet majeur suivant : l'illusion. L'illusion sera définie comme
la juxtaposition
à un motif environnemental perçu par
les sens d'un autre motif imaginaire,structurellement
proche et surgissant de façon
brusque et non prévisible de la mémoire à la
conscience.
Ces illusions sont fréquentes
à l'état purement onirique de la conscience.
L'illusion se
distingue totalement de l'hallucination en ce sens qu'il n'y a
aucune projection hallucinatoire
sur l'environnement perçu. L'illusion est
une sensation subjectivement réelle de
percevoir,
dans un instant donné du
réel,un autre
réelprovenant du passé
mémorisé de l'individu.*
En voici un exemple :
Il y a quelques années, je me trouvais à
Bângkoc,passant sous des
échafaudages au bord
de la mer, côtoyant des bureaux où discutaient des
employés siamois.
Des mois plus tard, me retrouvant à Genève et sous
l'empire du A 9THC, je passai sous un
échafaudage et, durant toute sa traversée (une
vingtaine de mètres, mais subjectivement
très longue à cause de l'allongement de la perception
du temps induite par cette molécule),
je revécus,abruptement,la
scène déjà
vécue au Siam. J'eus l'impression d' être
transporté,
subitement,à Bângkoc et je crus
même entendre les gens des bureaux qui jalonnaient
mon
passage sous cet échafaudage
siamois!
* En ce sens, on peut considérer l'illusion comme la
superposition de deux (ou plusieurs)
pixels motifiellement analogues, sans que l'un
prenne le dessus sur l'autre comme dans le
rêve.
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Il en ressort que l'illusion induite par le A9THC montre,clairement,que la mémoire stocke
de
l'information par motifsproches les uns des
autres, motifs à multimodalités sensorielles
et
pouvant avoir une certaine étendue dans le temps. La
mémoire stocke donc l'espace et le
temps par séquences de motifs
intégrant toutes les modalités sensorielles.
Ce phénomène est d'ailleurs aisément
observable dans le rêve(2) où l'on constate qu'un
rêve
donné évolue dans le temps de cette façon.
L'illusion représente sans doute un contrôle encore
plus diminué de la mémoire sur la
conscience qu'au stade 1 défini ci-dessus; la conscience éveillée
s'enfonce
progressivement vers la conscience onirique
en fonction de la dose de A 9THC ingérée,
c'est-à-dire vers le monde des homologies
motifielles.
Si le stade de l'illusion est vécu dans la solitude
spatiale au lieu d'un environnement sans
cesse changeant, on ressent une impression très caractéristique
rappelant
l'endormissement : on a l'impression
très désagréable de n'être ni
réveillé ni endormi, mais
à mi-chemin de ces deux états, dans
l'incapacité totale d'aller dans un sens ou dans
l'autre.
Cela montre bien que le A 9THC induit des états
intermédiaires entre la veille et le sommeil.
- STADE 3 (intoxication plus élevée) :
Après les illusions, où la conscience demeure
encore éveillée, on sent peu à peu que
l'on
commence à oublier les choses
familières qui nous entourent et, surtout, on a le
sentiment
très fort de commencer à oublier qui l'on est. Le
stade 3 sera ainsi défini par l'apparition de
cet oubli progressif. En absorbant 2 à 4 mg de
clonazépam, on peut arrêter l'expérience
rapidement dès que l'on atteint ce stade où l'on sent
que notre conscience de l'éveil va .
s'éteindre et nous plonger probablement dans un état
onirique «éveillé » - car le A9THC
n'induit pas le blocage des efférences motrices comme dans
le rêve vrai. A ce stade, la
conscience du sujet «s'endort » littéralement tandis qu'il continue à agir
sur le réel et il oublie
tout (comme dans le rêve) une fois
l'intoxication diminuant. Nous avons observé ce
phénomène chez de nombreuses personnes et l'avons
côtoyé nous-mêmes sans y sombrer,
en interrompant cet "endormissement" de la conscience par quelques
milligrammes
-de clonazépam, molécule antagonisant
complètement les effets psychotropes du A9 THC(a
dose faible).
Discussion
Dès le stade 2, l'on peut noter, si l'on s'isole dans une
chambre noire et que l'on ferme les
yeux, de légères subhallucinations qui se manifestent
sous forme d'images blanchâtres et
transparentes sur fond noir. Ces images évoluent par motifs
et sont souvent réitérées (voir
dessin no.1 ).
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Dessin no.1:
a) Images de crinoïdes ou d'ophiures
réitérés à l'infini sous
lysergamide
b) Lunes "souriantes" et oreillers réitérés
(Il faut remarquer ce phénomène fondamental de la
réitération qui exprime,à n'en pas douter une
loi essentielle du fonctionnement de la
mémoire.Peut-être une image
réitérée est énergétiquement
plus facile à synthétiser qu'une image plus
complexe?)
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La réitération exprime sans nul doute une
particularité fondamentale, restant à
découvrir, du fonctionnement de la mémoire*. Cela serait intéressant à étudier
dans le cadre
de la théorie mathématique des
fractales. Une hypothèse serait que la
réitération d'un motif
est "énergétiquement" plus facile à
réaliser qu'une (suite page 4)
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* Une des premières images comportant des
réitérations que j'ai observées était
l'image d'un
roi et d'une reine dont la tête n'était qu'une grosse
boule cristalline et qui étaient entourés de
partout d'images répétées de boules
cristallines.
(image Roi et Reine à tête de
boules cristallines)
Dessin no 2: Le Roi et la Reine dont la tête était une
grosse boule de cristal.
Cette image constitua ma première
observation du phénomène de
réitération. Au centre on
voyait une reine et un roi,dont la tête en boule de
cristal,était entourée d'un large col
relevé,comme le voulait la mode à la cour
royale,à une certaine époque.De part et d'autre
du roi et de la reine il y avait d'autres boules de cristal en arc
de cercle,représentent, peut-
être d'autres personnages .
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image complexe. Dans ce cas, la mémoire engendrerait
spontanément un motif qui serait
tout de suite réitéré pour des raisons
d'économie fonctionnelle. On verra des choses
rappelant des perles, des cristaux brillants, des objets divers.
Si, à ce moment, on s'isole
dans un lieu dénué de lumière et de sons et
que l'on se met à écouter une musique
quelconque (de préférence une musique traditionnelle
de style siamois car cette musique
permet aisément, à mon avis, l'observation des
interactions entre les sons perçus et les
effets psychotropes du A9THC), on s'aperçoit quel'attention auditive semble meilleure
qu'à l'accoutumée. On peut
aisément, dans une multitude de rythmes
différents,fixer
sélectivement son attention sur un rythme
indépendant des autres. Par
ailleurs, l'on observe
que chaque rythme engendre une image visuelle
associée qui paraît à l'observateur
comme
"évidente"! Ainsi, tel son
évoquera l'image d'un objet rotatif*, tel autre un
phénomène
expansif, etc.
Par contre, si l'on fixe son attention sur la globalité
de la musique, on est frappé de constater
l'apparition d'images évoquant le sentiment qu'engendre cette
musique. Par exemple, si une
musique donne à l'auditeur le sentiment (curieux,
d'ailleurs!) de "parler au ciel", elle fera
venir à son esprit des images d'objets s'élevant du
sol vers le ciel. Il serait intéressant de
répéter une même expérience
musicale.chez un grand nombre de sujets de façon à
voir s'il
n'existe pas des sortes d"'archétypes" émotifs, telle
musique engendrant telle image,
indépendamment de la culture.
Nous ne discuterons pas ici de certains autres effets
engendrés par le
A9THC car ceux-ci ont déjà été
décrits ailleurs (2). Par contre, nous invitons les
expérimentateurs éventuels à toujours utiliser
du lorazépam 1 mg en concomitance avec le
cannabis sativa. Le lorazépam prévient non seulement
les effets possibles de panique mais
permet de moduler et de ralentir la vitesse des
perturbations engendrées par le A9THC, ce
qui permet une meilleure observation. De surcroit, le
lorazépam, curieusement,
prévient
l'oubli qui suit normalement l'expérience
du A9THC. Ce phénomène remarquable**
(car
chaque substance prise isolément
peut avoir les effets inverses) permet de rapporter
correctement les effets observés qui
seraient, autrement, presque totalement oubliés. Il
est
conseillé aussi de se munir chaque fois d'un enregistreur
afin de noter immédiatement les
observations, car même si les benzodiazépines
améliorent notablement le souvenir de
l'expérience, il est préférable de la noter
immédiatement pour plus d'objectivité.
Description d'effets observés au stade 2 :
A ce stade, il arrive souvent l'effet suivant : en marchant,
vous avez des moments ou vous
avez l'illusion de faire du sur place
durant un temps limité pour vous, puis vous ressentez
à
nouveau votre marche normale, et ainsi de suite. De même, si
vous observez des gens sur
un trottoir, ils vous semblent eux aussi marcher
sur place , et vous avez l'impression qu'il vous
faudra un temps très long ne serait-ce que pour avancer de
dix mètres! Puis l'illusion cesse
quelques secondes pour aussitôt reprendre, et ainsi de
suite.
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*Les désatténuations d'images
d'objets rotatifs comme thème sont fréquentes.
Ainsi, il
m'arriva de pénétrer dans un café et,
subitement, d'imaginer la serveuse
encastrée sur mon
sexe et tournant autour comme une
hélice. On observe aussi souvent des
transitions
motifielles, comme un parapluie qui se déforme et devient un
parachute, puis le haut du
parachute qui se sépare de ses fils pour devenir une
méduse, etc( Dessin no.3 ). Quand le parapluie se
déforme vers le haut,son mouvement,aussi,s'inverse:il y a
corrélation entre la concavité d'un
objet informationnel et sa direction de mouvement.
**Cela pourrait s'expliquer par le fait que les
benzodiazépines augmentent l'atténuation (voir
ce
mot dans les références 1 et 2), cependant que les
cannabinoïdes psychotropes diminuent
l'atténuation, les deux effets se compensant donc
approximativement.
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Exemple d'un phénomène réitératif terminant un rêve: les noille-naa réitérés.
Nous avons noté l'importance de la
réitération(qui nous fait, peut-être,penser
à une approche
fractale de la synthèse d'information par le SNC)dans les
images induites par les
substances désatténuatrices.On peut aussi constater
ce phénomène à la fin d'un
rêve,comme le montre le dessin ci-contre. Vers 1981
j'étais aux Philippines,dans un petit
village appelé San Carlos,dans l'ile de Négros,quand
je vis,en transparence contre le mur
de ma chambre,en me réveillant,et en sortant d'un
rêve, l'image réitérée de "Noy Naa"
ou
Annona squamosa.Chaque noy naa était disposé selon une
maille carrée.
Phénomène
réitératif observé dans un rêve,le 3
fevrier I987,à
Mahina,Tahiti,Polynésie
Française.
Ce phénomène consistait en de
petites sphères émeraudes,disposées en
une réitération de
triangles.
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Durant cette phase, on assiste aussi à un état
hallucinatoire ne concernant que la
perception de son corps et de ses mouvements dans l'espace. On
ressent deux corps
superposés l'un à l'autre, le
vrai corps perceptible avec les sens habituels et un autre
qui
bouge de façon indépendante ou par motifs moteurs!
Par exemple, je ressens subitement
mon bassin bouger d'avant en arrière durant ma marche et de
façon très rythmée, mais c'est
un bassin imaginaire!* Puis cette sensation s'estompe et
réapparaît quelques instants après
en un va-et-vient continuel. Le rythme est
un aspect fondamental de ce genre d'illusions.
Continuant ma marche, j'ai l'impression subite d'être devenu
un soldat allemand marchant
au pas : une, deux, une, deux... Bougeant un de mes bras, j'ai
l'impression qu'il bouge selon
un autre rythme propre, etc.
Ces sensations vont et viennent
continuellement. Un autre effet très notable que
l'on
peut noter à ce stade c'ést
l'impression d'"écouter" des motifs sonores allant et
venant dans la
conscience en augmentant et
s'amenuisant,rythmiquement. Ces motifs peuvent faire
place
à d'autres, soit volontairement, soit involontairement. Ils
peuvent consister dans les bruits
suivants : son de cloche, de battement sec, d'un marteau qui
frappe, du ressac de la mer,
bruit de va-et-vient quelconque. Ces sons appellent
immédiatement
ns la conscience des images. Ainsi, le bruit du ressac appelle
l'image d'un bord de mer et
son ressac (voir dessin no.4), un bruit de va-et-vient appellera
une image de type sexuel*, etc.
Ces phénomènes donnent à penser que la
mémoire enregistre l'information sous forme de
petites séquences et que chaque
séquence "motifiellement" proche d'une autre (dans une
modalité donnée) est enregistrée de
façon contigue.
Dans cet "espace mémoriel", nous avons donc un continuum localisé d'une multitude
de
motifs proches les uns des autres et l'on peut dire que leur
ensemble forme une unité
mémorielle, sorte de "condensation" locale de tous ces
motifs. A l'état d'éveil normal, les
motifs perçus en temps réel n'ont pas la
capacité d'induire des résurgences motifielles
homologues et intenses dans la conscience. Le A9THC brise cette
résistance et les motifs
homologues sautent,spontanément,dans la conscience. Quand le
même phénomène apparaît,
spontanément,dans la conscience, cela engendre ce que l'on
appelle l'impression de "déjà
vu",qui est une illusion absolument similaire à celles
engendrées par les cannabinoïdes
psychotropes.
Une autre sensation intéressante, que l'on peut observer
en concomittance avec 1 à 2 mgr
de lorazépam, est l'impression
agréable de se sentir entouré d'une "multitude de
soi-même"
bienveillants! C'est difficile à
décrire, mais on dirait qu'une partie de soi se "multiplie"
afin de
vous mettre dans une sphère, une bulle où il n'y a
que vous : votre être réel plus une
multitude de vous-même virtuels. Cela crée un petit
monde où l'on se sent bien,
où
l'imaginaire se mêle au réel et où l'on ressent
les choses extérieures comme faisant partie
de soi.
Au stade 2 on a souvent l'impression que le
mouvement d'une partie du corps se démultiplie
en une quantité de petits mouvements qui se
superposent les uns aux autres. Par exemple,
si je bouge ma tête de gauche à droite, j'ai
l'impression de "voir" autour d'elle comme une
multitude d'instantanés de mes positions
qui s'engrangent comme une quantité de
feuillets.
Bougeant le bras, j'ai l'impression qu'il est suivi par une
quantité de lui-même, décalés les
uns par rapport aux autres. Ces imaginations rappellent exactement
les images
que l'on peut observer d'un objet se mouvant sous un stroboscope.
Cela démontre
clairement que la vitesse d'atténuation est
diminuée par un psychotrope. Bougeant la
tête,
j'ai l'impression de voir ses multiples positions successives dans
l'espace, comme au
stroboscope, etc.
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* Je m'imagine aussi en copulation imaginaire avec les filles qui
passent en face de moi!
Expérience amusante et distrayante, car ces sensations
imaginaires sont très agréables
puisqu'elles ne rencontrent aucun interdit!
Dessin no.3: Exemple de changement motifiel continu sous Delta-9THC:
Les yeux fermés dans une chambre obscure
j'aperçois un parapluie en a). En b) il commence
à s'étirer puis se retourne(c).Ces images de retournement d'objets sont
fréquentes
sous A9THC.Le parapluie retourné fait alors la transition
motifielle vers un
parachute(d)qui ensuite perd ses fils(e)et se transforme en
méduse tandis que les fils s'en
vont au loin dans l'espace visuel imaginaire.
Si l'on maintient son attention on verra alors la méduse
continuer à évoluer de la sorte,de transitions
motifielles en transitions motifielles.
Ces observations constituent un ensemble de
données fondamentales sur le
fonctionnement de la mémoire et
devraient être analysées sous une approche
informatique
et mathématique,seule capable de transformer en une science
sérieuse et exacte la psychologie qui
n'est encore qu'obscurantisme langagier...
Conclusion
Il est regrettable que la pharmacologie et les "neurosciences"
actuelles
négligent l'observation introspective des psychotropes
naturels ou inventés par la recherche.
A mon avis, cela est dû à l"embargo intellectuel"
introduit par l'idéologie puritaine des Etats-
Unis, qui ont complètement bloqué ce type de
recherche inauguré par un Français, Joseph
Moreau de Tours, en 1845. Ce n'est qu'en
perturbant un système que l'on en tire de
l'information analysable. Toute la science
est bâtie sur ce principe. Les études
entreprises
sur le système nerveux central n'échappent pas
à cette règle! Nous pouvons en
France être
à la pointe de cette recherche si nous le
voulons car notre culture nous le permet beaucoup
plus aisément que celle des pays
anglo-saxons protestants,responsables de l'embargo
intellectuel.
Il ne suffit que de commencer.
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Note : Les images subhallucinatoires que
l'on peut percevoir sous A9THC à haute dose
diffèrent des images engendrées par une
molécule comme la MDMA (3,4 méthylène-
dioxyméthamphétamine). Dans le premier cas, les
images sont continues, cependant que
dans le second, elles sont découpées en une multitude de feuillets engrangés les uns
sur les
autres. Sous A9THC on ne constate pas
l'apparition de motifs géométriques décrits
par la
littérature avec les hallucinogènes vrais, mais l'on
peut constater l'apparition d'un "tunnel"
rougeâtre rappelant la corolle d'un liseron
dans lequel le regard s'enfonce. Ce tunnel est un
invariant souvent décrit dans la littérature et
exprime sans doute quelque chose de
fondamental concernant la synthèse des images par la
mémoire. Un autre invariant est la
couleur rouge qui semble touiours
précéder les autres phénomènes. Cela
pourrait signifier
que le seuil de stimulation des cônes sensibles au rouge
serait légèrement inférieur au seuil
de stimulation des autres cônes. Bref, tout cela serait
à étudier avec des équipes
multidisciplinaires comprenant des mathématiciens et des
informaticiens. Un des
problèmes qui se pose au chercheur non versé en
mathématiques est de décrire clairement
ce que l'on entend subjectivement par le terme de "motif".
Cependant, d'après mes
discussions avec des mathématiciens chevronnés, il
semble que ce problème soit très ardu.
(Résolu,depuis,et c'était
simple...)
Exemple de transitions inter-modalités découvert grâce au A9-THC.
Dessin no.4
J'ai subitement dans ma conscience une image
légèrement désatténuée
d'une
plage sur l'ile de Ko Samui au Siam.Les vagues finissent en
vaguelettes contre
la plage avec un bruit caractéristique de "chhhhhhhh" qui s'atténue.Au moment
où ce "son" inaudible s 'amenuise( lettres
soulignées)se produit,subitement,une
transition motifielle sonore(représentée ici par le
"tac")faisant basculer
l'image de la plage thailandaise hors de la conscience,celle-ci se
retrouvant
alors remplie par une petite séquence
répétitive d'un son d'une musique traditio
nelle du groupe "Malicorne" ,séquence évoquant le
bruit des vaguelettes qui
s'épuisent sur la plage.Cette séquence se prolonge un
moment en se réitérant
auditivement,comme une bande
magnétique sans fin,en faisant surgir une nouvelle
image ayant pour motif une sequence rhytmique,par exemple un
marteau qui frappe.Ce
marteau fait alors place à l'image d'un pénis qui va
et viente,etc puis revient
subitement le "tac" et on refait la transition vers le motif visuel
de la plage.
Annexe : 1
j 'aimerais ,ici, revenir, plus en détails,sur le
phénomène d'illusion décrit dans le
texte pour, ensuite, faire état d'un autre exemple notable
concernant la variation
subite de personnalité induite par le Delta 9THC chez une
amie japonaise:Kazué Shiikaoua.
Chez Kazué Shiikaoua le cannabinoïde psychotrope
induisit une dérepixélisation
passagère
sans passer par le stade précédent
de l'illusion du moins cela ne fut pas
observable.
En effet,quand l'effet du psychotrope n'est pas assez fort pour
induire une
transition onéiroforme
complète d'un motif de pixélisation de la conscience
à un
autre,on assiste alors au phénomène de l'illusion qui
consiste en la superposition
de 2(ou parfois plus)motifs de conscience: l'un
réel et l'autre endogène.
Figure 1 (légende ci-dessous)
(Superposition informationnelle des 2 motifs: Résultat: Claude a l'illusion d'être à Bangkoc.
I.Conscience mémorisée de Claude
1/t 1
2.Conscience actuelle de Claude 2/t 2
Note:Le Delta 9-THC fait sortir du continuum des "Moi" virtuels
du MAP un instant de
conscience du Claude 1/t 1 pour le superposer à l'instant de conscience du
Claude 2/t 2 : c'est
l'Illusion! )
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Examinons la figure 1 où je
reprends l'illusion dont je fus la proie et où j'avais
l'impression de me retrouver transporté à
Bângkoc,tout en étant
conscient,simultanément
que j'étais à Genève.Si l'effet du psychotrope
eût été plus intense,ma
conscience aurait alors,sans doute,fait une transition
complète vers le motif
endogène de Bângkoc.
En a) est représenté le MAP contenant dans ses
"archives" un continuum des "Moi"
Informationnels passés qui ne s'expriment plus dans le
réel exogène actuel.
En b) nous avons un élément de ma conscience
passée,lorsque j'étais à
Bâng:koc.Nous
dénommerons cet élément " Claude 1 au temps t 1 ".
En c) nous avons la représentation de ma conscience
lorsque je passai sous un
échaffaudage à Genève.Nous
représenterons cet élément de conscience par
"Claude 2
au temps t 2"
Explication:quand je vins a passer sous l'échaffaudage
l'homologie motifielle de
celui-ci avec l'évènement vécu à
Bângkoc par mon "Moi"(Claude 1/t 1
)de l'époque
fut suffisamment désinhibée par la drogue pour la
faire surgir directement dans
ma conscience.C'est alors que j'eus dans ma conscience 2
éléments d'information,
superposés informationnellement :ce fut l'illusion.Une fois dépassé les
échaffaudages,
l'élément de conscience de Claude
1/t 1 disparut à nouveau dans le MAP tandis
que seul restait présent dans ma conscience le Claude
actuel,à savoir Claude 2/t 2.
Maintenant examinons l'autre exemple de mon amie japonaise
Kazué Shiikaoua.
dans la figure II ,ci-dessous:
Après avoir ingéré une dose non
mesurée de A9THC,Kazué ou,du moins,la
conscience de Kazué fit une transition onirique brusque
(sautant, en apparence,le
stade de l'illusion)vers un motif de pixélisation de sa
conscience datant de l'âge
de 7 ans,lorsqu'elle était à Aquita
au nord du Japon.Elle vint vers moi,dans ma
chambre,et se mit,subitement,à me parler en Japonais au lieu
de me parler en
anglais,langue que nous utilisions alors.Elle se mit alors à
genoux,en face de moi,
et fit plusieurs fois des gestes de remerciements traditionnels en
se courbant,à
la japonaise,jusqu'au sol,la tête posée sur ses deux
mains qui reposaient,l'une
sur l'autre,sur le plancher de bois.Elle ne comprenait plus
l'anglais et regardait
la chambre avec peur,sauf lorsque son regard tombait sur moi.Elle
commençait
alors à me sourire et à parler comme si elle
s'interrogeait à mon propos.je lui
donnai alors 5 mgr de Temesta(lorazépam)et elle s'endormit.A son
réveil elle
était à nouveau redevenue "normale" et m'expliqua ce
qui lui était arrivé:elle
avait retrouvé un instant de son enfance, lorsqu'elle avait
7 ans et était persuadée
qu'une amie l'avait emmenée dans un endroit qu'elle ne
connaissait pas.Elle se
sentait seule mais lorsqu'elle réalisa que j'étais
présent,elle essaya de me demander
qui j'étais,que
faisais-je ici,où
étions-nous,etc.Ne comprenant plus I'angloche
elle sentit,cependant,que j'étais très
attentionné pour elle et voulut me remercier,
profondément,car ma présence lui
était réconfortante.
Voilà donc,brièvement,quel fut son état de
conscience,transitoire,à ce moment.
L'histoire se passait en 1980.
Explication:en a)nous voyons le MAP et ses "archives"
mémorielles des anciens "Moi"
de Kazué.Sous l'action de la drogue la conscience de
Kazué 2/t 2 fait la transition
« vers la Kazué 1/t 1 .
L'expression dans le réel exogène
au MAP de Kazué 1/t 1 inhibe
celle de Kazué 2/t 2 et
prend,momentanément,sa place.
Pour une raison motifiellement inobservable,le Delta 9THC
fait faire à la conscience
de Kazué 2/t 2 la transition
vers la Kazué 1/t 1 qui
s'exprime,alors,dans le
réel observable.La conclusion d'un observateur
non-expérimenté,dans ma théorie
des rêves et des pixels, serait que Kazué est
brusquement devenue folle et a
eu un "état psychotique" passager alors que sa conscience
n'a,en fait,accompli
qu'une banale transition onirique,comme on peut les
observer,introspectivement,
tous les jours,lorsque l'on rêve.Si,de plus,cet état
s'était prolongé, alors cet observateur
aurait été convaincu de la "folie" de Kazué.
Dans la figure 3,ci-dessous,est représentée une
région
mémorielle du MAP contenant une "infinité" de pixels
informationnellement proches,ici
symbolisés par ces rectangles plus ou moins bien
superposés.La partie grisée des deux
pixels a) et b) représente les parties
informationnellement homologues de ces deux pixels
Rien n'empêche à priori la conscience onirique ou la
conscience d'une personne sous
l'influence d'une drogue,agissant sur la mémoire,de sauter
de pixels en pixels
informationnellement homologues.Sans doute,plus les homologies sont
étroites et plus les
transitions sont facilitées. C'est bien ce que l'on peut
noter,d 'ailleurs, chez le
"schizophrène" qui fait des jeux de mots qui ne
représentent,en fait,que des transitions
motifielles de sons homologues. Si le fou
est bien un rêveur
éveillé,doit-on lui administrer
des neuroleptique ou attendre que sa conscience refasse la
transition vers sa conscience
usuelle? En particulier,doit-on lui dire qu'il est "fou" lorsqu'il
est en trainen fait,de rêver seulement? Nous abordons,ici,un
grand débat philosophique.
Exemple de Kazué Shikaoua (I980)
Figure 2
I.Conscience mémorisée de Kazué 1/t 1
2.Conscience actuelle de Kazué 2/t
2
3.Inhibition de la conscience de Kazué 2/t
2 par l'apparition de la conscience de Kazué 1/t 1
dans son réel exogène.
Note:Dans cet exemple le Delta 9-THC fut assez fort pour
actualiser la conscience virtuelle
de Kazué 1/t 1 et chasser la
conscience de Kazué 2/t 2 du
réel exogène.
Annexe 1 (1)
Nous avons vu,dans cette étude,que l'introspection combinée à la psychopharmacologie était susceptible de nous faire avancer de façon sans doute décisive dans la compréhension du SNC.
Nous avons longuement parlé du phénomène de
l'atténuation( phénomène pressenti
dès 1976 et développé de 1977 à 1979)et
de l'implication de la sérotonine dans
ce phénomène.Nous avons aussi esquissé
quelques idées,esthétiquement belle
et harmonieuses,au sujet de la fonction éventuelle du
système noradrénergique
du locus coeruleus.Bien qu'il n'existe pas
encore d'arguments expérimentaux à
ce sujet,sinon justement la beauté intrinsèque de la
neurophysiologie du locus
coeruleus avec ses relations notables avec le système
sérotoninergique
j'aimerais juste supposer que le locus coeruleus
serait,peut-être,la base
neurophysiologique du système qui contrôle
l'invariance de la structure de la
conscience à l'état d'éveil,à savoir ce
que j'avais appelé le Dérepixélisateur
catastrophique de frontière en 1980 (1,2).
Je le nommerai ici,plus simplement,le Dérepixélisateur ou DRP.
Supposons donc que la base du DRP soit le locus coeruleus:le
système noradrénergique,
dans ce cas hypothétique, aurait pour fonction d'assurer la
stabilité du motif
de pixélisation de la conscience à l'état
d'éveil, à savoir de coordonner,dans un
tout cohérent,les innombrables pixels entassée
dans notre mémoire,à savoir le MAP
(Modélisateur auto-programmable).
Le DRP est donc le grand coordinateur des différentes
bribes d'information
mémorisées un peu partout dans le SNC: lorsqu'il est
fonctionnel,il met en relat
ion cohérente toutes les informations qui constituent notre
personalité à un
instant donné de notre vie.Dès qu'il cesse son
activité coordinatrice,les pixels
de notre mémoire ne sont plus en relation stable: la
coordination de ces informations
est donc déconnectée et les éléments
d'information en question (pixels) sont
libres
d'évoluer dans la mémoire selon leur tendance
naturelle,c'est à dire
"l'écoulement motifiel" comprenant
également de nombreuses transitions
-motifielles înter-modalités.
Lorsque le DRP est actif,la structure informationnelle de la
conscience(ou motif
de pixélisation)est donc stable et
invariante d'éveil en éveil.Lorsque le DRP
est au repos,la conscience se fragmente(se
dérepixélise)en événements
informat
ionnels liées entre eux par une évolution motifielle
dans le temps,avec des
transitions abruptes de motifs d'une modalité en une
autre,comme nous venons de
le dire.Nous pouvons,dès lors,nous poser la question
suîvante: pourquoi le DRP
est inactif dutant le rêve? Pour répondre à
cette question,ce que nous avons
découvert à propos de la physiologie de
l'atténuateur nous aide à y répondre:le
DRP utiliserait,durant l'éveil,un
neurotransmetteur qui s'épuiserait,peu à peu,
au,cours du temps dans ses lieux de stockage.La mise au repos du
DRP servirait
donc à assurer la synthèse de ce
neurotransmetteur et à recharger les
stocks de
façon optimale.Le fait que le locus
coeruleus ait des relations si intimes
avec le système sérotoninergique et,surtout,qu'il
suive les mêmes lois
neurophysiologiques et d'organisation architecturale bien
qu'étant impliqué
dans la vigilance pourrait suggérer qu'il serait à la
base du DRP,probablement
en association avec le système dopaminergique
méso-cortical.Si cela était le
cas,nous aurions une hypothèse fort esthétique au
sujet de l'interaction entre
l'atténuateur et le DRP!
Dans cette hypothèse,le rêve normal serait
caractérisé par la cessation simultanée
du fonctionnement du système sérotonineraique et
noradrénergique,le rêve
conscient par la cessation du seul système
sérotoninergique, l'état d'éveil par
l'activité simultanée et intégrée de
ces deux systèmes,l'état hallucinatoire
sous drogue,par une perturbation variable de ces deux
systèmes et la "schizophré-
nie" serait aussi réductible à des variations
coordonnées ou non de ces deux
systèmes.Rappelons seulement que dans les états
induits par les substances
hallucinogènes(désatténuatricea)le système de blocage des efférences
motrices
S.B.E.M) est inactif,comme dans le délire.
.
Le schéma suivant résume notre
hypothèse:
Explication:
I .Etat onirique:Lorsque nous
rêvons le système
sérotoninergique,constituant,en
partie,l'atténuateur,
se met au repos.Le système sérotoninerzique
peut,dès lors, reconstituer
ses
réserves (qui sont d'ailleurs rarement épuisées,notons-le,
même si l'on reste des jours sans
dormir !). Le repos de l'atténuateur entraine la
désatténuation des informations qui transitent
du MAP vers la conscience. Simultanément(si nous admettons
notre hypothèse)le système
noradrénergique se mettant au repos,la
dérepixélisation de la conscience apparait
puisque
le DRP a justement pour fonction de contrôler(pixéliser)la stabilité
informationnelle de la
conscience lorsqu'il est en activité. Par
ailleurs,l'atténuation enclenche probablement ipso-
facto le SBEM.
2.Etat
d'éveil:L'atténuateur étant en
marche,nos pensées n'apparaissent que sous
une forme atténuée.Le DRP étant aussi actif,la
conscience reste
informationnellement stable.Système sérotoninergique
et système noradrénergique
fonctionneraient ici de façon harmonieuse.Le SBEM est
inactif.
3.Etat de Rêve Conscient
:L'atténuateur sérotoninergique est au repos et le
DRP
noradrénergique(?)est actif.Le SBEM est actif
4.Etat induit par les substances
hallucinogènes:les systèmes
sérotoninergriques et
noradrénergiques sont perturbés de façon
variable.Le SBEM n'est pas activé.
5.Etat "schizophrène"(dysdérepixélisé,selon ma
terminologie): les fonctionnements
de l'atténuateur et du DRP fluctuent,de façon
imprévisible,sans la mise en marche
du SBEM.
Note:D'après moi,les informations
parvenant des organes sensoriels
passeraient par le MAP,pour être stockées,et
immédiatement relayées par
l'atténuateur vers la conscience.Mais cela reste à
démontrer!
Le motif en damier de la
conscience,représentée dans notre
schéma,symbolise
un état de conscience particulier engendré,à
un moment donné,par le DRP.
----------------------------------------------------------------------------------------------------
Activité sérotoninergique
normale
+
<------------------------------------O----------------------------------->
--
Activité
sérotoninergique
Activité sérotoninergique
augmentée.
diminuée.
Figure D.Perception et
conscience du Réel en fonction de l'activité
sérotoninergique
intracérébrale
Lorsque l'on augmente l'activité sérotoninergique
dans un système nerveux,on diminue
l'activité spontanée de nos
désatténuations cortico-limbiques; nos émotions s'émoussent et
l'on s' approche,mentalement,du néant
intellectuel en raison de l'atténuation
augmentée.
Notons aussi la diminution générale de toute
transmission d'information de la mémoire à la
conscience( imagination,sensibilité émotive,etc). A
mesure que l'activité sérotoninergique
augmente,on s'approche de l'automate,privé
d'hallucinations,et le réel endogène s'efface
pour laisser place à la simple perception du réel
exogène,sans réflexion sur soi-même ni
coloration affective.
Quand l'activité de la sérotonine est normale,nous
avons notre perception "normale" du
"Réel",qui est un mélange perceptif semi-hallucinatoire,en raison des
fréquentes
désatténuations cortico-limbiques.
Quand l'activité de la sérotonine
diminue,jusqu'à être nulle,on assiste à une
augmentation
des désatténuations tant corticales que
cortico-limbiques et l'on pénètre en plein coeur
de
"l'âme" humaine,là où le monde exogène
correspond,plus ou moins,au monde
endogène.On assiste alors à une augmentation des
émotions,pouvant, aller jusqu'au
mysticisme religieux.
Dessin des rondins donnant une
soucoupe
Exemple intéressant d'une transformation
motifielle observée à la fin d'un rêve et
ayant
donné lieu,en fin de chemin,a, une
structure en forme d'anneau: Cette observation eut
lieu,à la fin d'un rêve,le 3 novembre I988,à
Kaouasaqui-chi, Japon. Je vis d'abord un
escalier(a) zigzaguant une fois à
gauche puis à nouveau une fois à droite.Cette
image
donna lieu à l'image,motifiellement homologue, de rondins de bois disposée de la
même
façon.(b) Un des rondins ne détacha,alors,et se mit
à tourner,dans le sens de la flèche,
engendrant une figure de révolution,à savoirun anneau. Le rondin faisait un
angle avec
l'horizontale onirique en effectuant sa
rotation, d'où la figure de l'anneau vu de profil.
Cette
observation est fort intéressante car c'est la
première fois que j'ai observé la synthèse
d'une
image procédant de cette façon,à savoir un
élément balayant l'espace onirique pour
engendrer,finalement,une figure onirique annulaire.
Figure 3: Symbolisation
de pixels motifiellement homologues ou quasi-homologues et
stockés
dans un même continuum
motifiel.
Les rectangles symbolisent des pixels stockés dans une
même région mémorielle,car
informationnellement proches.Les parties qui se superposent sont
les plus motifiellement
similaires.
Les parties superposées,en gris,des 2 pixels a) et b)
représentent la
synthèse,momentanée,d'une
conscience hybride qui perçoit,simultanément,2 réels,l'un
exogène et l'autre endogène.
a)Pixel contenant l'information de Bângkoc.
b)Pixel contenant l'information analogue de Genève.
Exemple typique de transition motifielle observable sous-Delta 9THC:
En a) je perçois,subitement,les yeux fermés,une
allée cimentée de la forme que l'on voit et
recouverte de gazon.Cette image donne naissance,alors,à
l'esquisse d'un visage de lion de
bande dessinée au motif très similaire.
Les deux images s'interconvertissent dans le temps et expriment la
logique sous-jacente du
traitement de l'information opéré par la
mémoire.
Exemple de résolution non-séquentielle non-symbolique d'une question,sous A9-THC
J'ai tenté cette expérience,lors d'une de mes
première expérimentation avec le A 9THC.
La question posée était de savoir si on pouvait
résoudre,mentalement,un problème,
non par l'analyse symbolique et séquentielle qui nous est
coutumière,mais en
empruntant directement les "raisonnements"
inconscients que fait notre SNC.J'avais lu les
idées de Pribram au sujet de la "mémoire
holographique" et la question que je me
posais,symboliquement et séquentiellement,depuis des
mois,était celle-ci:"Pour faire un
hologramme il faut obtenir des interférences et,pour obtenir
ces interférences,il faut que
chaque élément interférant soit strictement en
phase.Question: Comment donc produire
des motifs d'interférence dans le brouhaha informationnel du
SNC? Comme j'avais, déjà,
l'intuition que l'on pouvait,parfois,résoudre des
problèmes visuellement,je me suis proposé
de tenter l'expérience avec le A9THC ,qui a l'avantage de
rapprocher le Mi ( Moi
Informationnel) et le MAP(mémoire),et de
réfléchir à mon problème,à
nouveau,mais sous
l'influence de cette molécule psychotrope,pendant que la
vision ,est faiblement désatténuée et plus
aisément perceptible que d'accoutumé.
Je "vis",ainsi,subitement,une tête dans laquelle brillaient des étoiles.Ces
étoiles
étaient,temporairement,reliées entre elles par des rivières lumineuses fluides et
mouvantes.Etoiles et rivières changeaient,rapidement,de
conformation,comme on le voit
sur le dessin.
Et je trouvais alors,non-séquentiellement,la
réponse à la question qui m'avait
obsédé durant des mois! Chaque étoile
représentait une neurone dissiminée au
hasard,n'importe où dans le SNC.Les traits lumineux,qui les
unissaient,
représentaient la mise en phase de ces neurones
interconnectées dans un
très bref espace de temp,At,qui,seul,permettait de les mettre,justement,en
phase.
A chaque petit espace de temps At,on
pouvait donc trouver, dans le SNC, un
motif de neurones interconnectées et étant en
phase,très brièvement,ce
qui permettait ipso facto d'obtenir des interférences! Les
interférences
étaient donc possibles seulement dans un intervalle de temps
très court.
Ainsi,si dans le dessin a),dans un espace At
1, très court,on trouve un
ensemble de neurones "disant la même choses",dans leur
langage,que nous
symboliserons, par exemple,par le son "A",alors elles peuvent produire des
interférences susceptibles d'être
mémorisées(où? Je ne sais pas! Epines
dendritiques?).Dans un autre intervalle de tempe très court
At 2 ,on
trouverait un réseau de neurones disant,par exemple, "O" et dans l'intervalle
de temps A t 3 un nouveau réseau
disant,par exemple, "M",etc.
Le A9THC-apportait ainsi la preuve de son
utilité afin de poursuivre
des raisonnements scientifiques non pas par
l'analyse traditionnelle,mais
par l'utilisation du langage naturel de la
mémoire qui est un langage
essentiellementt composé de manipulations de motifs et de
transitions
motifielles d'une modalité sensorielle à une
autre.
Exemple de compréhension
"instantanée" d'un problème par la voie
naturelle
directe du langage
non-séquentiel
Après une prise d'une dose non-mesurée de A9THC je
me mettais,un jour,à
réfléchir sur ce qui différentiait le
système nerveux central de l'homme adulte et de
l'homme enfant.A cette question,ma mémoire(MAP)me
"répondit"au moyen d'une image
que l'on voit -ci-dessus.C'était l'image d'une
plaque,où se trouvaient une multitude de
ressorts qui vibraient,chacun, selon leur rythme naturel
propre.Chacun de ces ressorts
oscillants projetait une boule,à une certaine
hauteur,ce qui représentait l'oscillation
naturelle du ressort en fonction de son rythme de base,c'est
à dire sans contrainte. En
voyant cette image,j'eus la compréhension "instantanée" de ce qui
distinguait,fondamentalement,l'adulte de l'enfant et je pris aussi
conscience,d'un effet important
de cette molécule qui nous fait percevoir le monde à
nouveau comme lorsque nous étions
enfant. A la vue de cette imagre,j'imaginais aussi
entendre,comme dirait Moreau de
Tours,une multitude de "plic","ploc",qui étaient les
sonorités produites par chaque boule
s'élevant et retombant sur son ressort,à son
rythme. L'explication de l'image était la
suivante: La plaque porteuse d'une
infinité d'oscillateurs représentait la
mémoire d'une
personne. Chez le jeune enfant,qui avait encore peu
mémorisé le monde exogène,l'on
pouvait considérer que cette plaque porteuse d'oscillateurs
était quasi identique à celle d'un
autre enfant: en d'autres termes le fonctionnement de base de
leur SNC est quasi
identique,en raison de l'absence de
contrainte sur les oscillations,à savoir l'absence de
contrainte mémorielle sur le
fonctionnement de leur système nerveux. Plus un
enfant
devient adulte et plus sa mémoire s'enrichit,ce qui est,ici,
représenté sur l'image par
une variation du motif général
des oscillations.Ce qui distingue,aussi,par
conséquent,un
adulte d'un autre adulte c'est le motif différent de leurs
oscillations,à savoir des
contraintes
imposées par la mémoire sur
leur SNC respectifs!
En vieillissant,l'enfant acquiert,donc,des contraintes
mémorielles qui orientent,dès lors,
le fonctionnement général de son SNC sur certaines
voies favorisées au détriment d'autres.
Je compris aussi,ainsi,l'influence du A9THC sur la
perception:en levant ou en diminuant l'action de la mémoire
sur le fonctionnement de base
d'un SNC,il remet,en quelque sorte,tous les motifs
oscillants divers à l'heure de
l'enfance,ce qui donne ainsi aux
personnes soumises à son influence le sentiment de se
"comprendre" car l'action de leurs souvenirs respectifs faiblit
ainsi de façon notable
sur leur façon naturelle et enfantine de percevoir le
réel exogène. Le pantagruelion remet donc au
même diapason des systèmes nerveux
séparés par des années de distance.
(Dessin des portes)
Exemple de passage d'une scène onirique à une
autre à travers un motif particulier.
Dans un rêve conscient,je me retrouve dans ma chambre sur mon
lit.Je quitte alors ce lit
onirique et me dirige vers la porte onirique de ma chambre pour
l'ouvrir. En l'ouvrant,je
découvre,avec étonnement,une scène onirique
toute autre que celle que j'aurais
du,normalement,trouver derrière ma vraie porte du monde
exogène. Pourquoi? Parce que
dans la mémoire le motif "porte" est stocké de
façon contigue à tous les motifs de portes
qu'elle a enregistrée durant ma vie.Ainsi la porte dans ce
rêve constitue une zone de
transition.En I'ouvrant,ma mémoire peut aller
sélectionner n'importe quelle porte
relativement similaire conotée à un autre motif
enregistré à partir du réel exogène!
Ainsi
dans mon exemple on peut imaginer qu'en l'ouvrant,ma mémoire
m'a fait quasi
instantanément passer de celle-ci à une autre porte
contigüe,par exemple la quatrième
porte la plus motifiellement proche de la
première.Je ressors,alors,dans une autre scène
onirique, associée à cette quatrième
porte!
(Dessin des "pissenlits")
Pensée motifielle non-linéaire: Le Modèle de "Graines de pissenlits"
Etoile = Centre de rayonnance motifielle
ou "point d'irradiance".Le centre d'un point
d'îrradiance
constitue un "point d'oubli".
Dans ce dessin nous représentons le cheminement de la
réflexion sous l'influence
des cannabinoïdes psychotropes,comme le A9THC. Le trajet de a)
à b) représente
le cheminement de la pensée dans l'espace pluridimensionnel
de la mémoire(MAP).
L'intervalle entre deux points de "rayonnance
motifielle" constitue un train de
pensée déterminé,sans liens logiques apparents
entre les trains de pensées précédant
ou conséquents.
J'appelle ce modèle le "modèle
des graines de pissenlit" car il faut se
représenter
les centres de rayonnance motifielle comme irradiant dans tout
l'espace mémoriel
du MAP,chaque flèche(représentée en "3"
dimensions dans ce schéma)représentant une
direction motifielle nouvelle dans l'espace
de la mémoire.
Les centres de rayonnance motifielle sont donc des lieux de la
mémoire présentant
une concentration importante de motifs homologues,motifs se
différenciant,progressivement,
en s'étendant dans tous l'espace de la mémoire.
Nous pouvons,dès lors,postuler que l'oubli,sous les
cannabinoïdes psychotropes,
s'expliquerait par le fait que lorsque la conscience chemine entre
le trajet a) et
b), à chaque fois qu'elle arrive à un point de
rayonnance motifielle et le dépasse,
elle se trouve dans l'impossibilité de
revenir,correctement,en arrière,sur le
trajet initial car,en ce point,le souvenir irradie dans toutes les
directions de
l'espace du MAP,directions équiprobables:
Cela a pour conséquence importante que chaque centre de
rayonnance constitue,dès
lors,un "point d'oubli" car,lorsque l'on rebrousse chemin
jusqu'à ce point,notre
pensée se trouve incapable de retrouver le trajet initial de
son cheminement,en
raison de la rayonnance motifielle vers une quantité -
innombrables de chemins
équiprobables.Sous des
cannabinoïdes psychotropes,les motifs sélection-
nent les motifs suivants de la conscience,contrairement à la
pensée "logique" usuelle
et symbolique où le symbole guide le motif dans une
direction bien définie.
Note:Les pointillés représentent des trajets qui se situent hors du plan de la feuille.
Annexe 2
Dans le dessin ci-contre nous voulons montrer que le "Moi" (Mi) à un instant donné de notre vie,reste enregistré dans la mémoire,à savoir le MAP,comme le montre l'analyse des rêves.A chaque instant t de notre vie,le MAP génère un Moi particulier,en fonction de l'acquis de nos experiences à mesure que le temps s'écoule et que le Moi qui s'exprime dans le réel exogène à la mémoire varie.
Les anciens Moi sont inhibés de l'existence dans le Réel exogène par leMoi actuel représenté,ici,par un rectangle en damier,situé en dehors de la mémoire,et ils ne s'expriment donc plus dans le réel exogène.Par contre ils peuvent continuer à s'exprimer,de façon dérepixélisée,dans le rêve.
Références:
1 et 2: Rifat 1980,1981 (Agressologie)
3.Moreau de Tours 1845. Du Haschisch et de l'Aliénation
Mentale.